C'est un des chefs-d'œuvre de la culture musicale européenne qui a ouvert la 75ème édition du festival Maggio Musicale Fiorentino de Florence. Le Chevalier à la rose de Richard Strauss ou l'histoire romantique de chassés croisés amoureux dans la Vienne du 18ème siècle.
Le personnage principal, la Maréchale, une princesse proche de la quarantaine, réalise qu'elle doit laisser partir son jeune amant de 17 ans Octavian, qui bientôt rencontera le grand amour.
La soprano Angela Denoke interpréte ce rôle depuis longtemps : « Ce qui est intéressant concernant ce rôle, c'est que vous le voyiez de manière différente au cours des différentes étapes de votre vie, parce que votre regard sur la vie change. Maintenant que je suis plus âgée, je réfléchis à la vie, et parfois je pense aussi à la mort, à la vie qui a une fin. Avant, je regardais cela de loin, aujourd'hui je suis plus proche de cette question. Bien sûr, dans ce rôle, la situation de la femme est clairement définie et elle se retrouve coincée. Dans ma vie à l'inverse, j'ai la liberté de changer les choses, même si je n'ai pas l'intention de le faire. Mais je crois que j'ai grandi avec ce rôle, ce qui me permet de m'y plonger plus intensément. »
C'est en revanche une première pour le chef d'orchestre indien Zubin Mehta qui dirige cet opéra : «Cela ne signifie pas que je ne connaissais pas du tout Le Chevalier à la rose ni que je n'avais jamais ouvert la partition. Je l'ai écouté d'une manière spirituelle en l'étudiant en 1954 quand je suis arrivé à Vienne. »
« La valse est le langage de Vienne et aucun autre opéra de Strauss ne possède de valses. Ici, Strauss s'exprime lui-même quand il il parle d'un personnage positif ou négatif sur scène, ils sont tous accompagnés de valses plus fascinantes les unes que les autres. »
« J'ai vécu tant de premières fois. La première fois à Vienne fut un choc culturel, c'était la première fois que je voyais de la neige. Je me suis réveillé un matin et tout était blanc. Le plus grand choc, ça a été d'écouter le Philarmonique de Vienne. Je ne me souviens pas de la première fois où j'ai entendu de la musique, parce que j'étais chez moi, mon père jouait le matin avant mon réveil, la musique a été sans aucun doute mon premier langage. »
« J'ai des rêves, des rêves pour mon pays, pour le Cachemire, qu'un jour les hommes vivront en parfaite harmonie, qu'ils trouveront une solution, que les deux parties se réuniront, seront amies et vivrons ensemble. J'adorerais emmener un orchestre au Cachemire, réunir des Hindous et des musulmans pour leur faire écouter la musique, j'adorerais. »