Du nom d’un vent venu tout droit du Sahara et qui souffle chaque hiver sur les montagnes enneigées des Alpes du nord, le Foehn Trio illumine la scène de Jazz au Sommet avec ses compositions orientalisantes aux rythmiques élaborées. Architectes d’un habile enchevêtrement de sonorités acoustiques et électroniques, les membres du trio lyonnais ont su créer leur signature sonore si particulière dans l’album Magnésie, entièrement composé par Christophe Waldner, le pianiste du groupe. Un an après sa parution, nous le retrouvons ici interprété en 2018 à Jazz au Sommet, embrasé de son métissage entre le jazz nordique, la pop, le rock indépendant des années 90 et le jazz des années 50.
L’une des particularités du trio est l’incorporation de sons électroniques dans un jeu acoustique, samplés par le batteur Kévin Borque. Celui-ci confère à la prestation, en parfaite complémentarité avec les compositions de Christophe Waldner et à la profondeur du son de la contrebasse de Cyril Billot, une atmosphère quasiment onirique. Une reprise surprise interprétée en rappel ajoute à cette originalité une douce mélancolie qui restera dans les esprits. Un indice : il s’agit du remaniement d’une œuvre inoubliable d’un compositeur français du début du XXe siècle, dont le génie n’a été révélé qu’après sa disparition en 1925. Un anachronisme musical d’une beauté insondable en émane.
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