C’est un an après ce concert à la Semaine internationale du jazz de Burghausen que s’éteint le grand Lucky Peterson. Il laisse derrière lui un héritage immense : véritable prodige de la guitare blues et de l’orgue, il commence à jouer dès l’âge de 3 ans. Nous sommes alors dans les années 60 à New York, et très rapidement, il commence à enregistrer des albums sous le nom de Little Lucky Peterson.
Ce concert de 2019 s’inscrit dans le cadre d’une tournée qu’il organise pour célébrer ses cinquante ans de carrière. Il est rejoint sur scène par The Organization, un groupe avec lequel il collabore à de multiples reprises, ainsi que par sa femme, la chanteuse Tamara Tramell. Vêtu d'un pork pie hat et d’une veste jaune vif, Lucky Peterson jongle entre l’orgue et la guitare, il régale le public de ce répertoire qu’il a contribué à populariser, et l’on est immédiatement touché par sa bonne humeur contagieuse, sa personnalité, son audace, toutes ces qualités qui ont fait de lui l’artiste qu’il est, dès ses débuts. Outre ses propres tubes, il interprète Voodoo Child du légendaire Jimi Hendrix, Little Red Rooster de Willie Dixon (son mentor, qui le repère lorsqu’il a cinq ans) et Superstition de Stevie Wonder.
Lorsqu’il descend de scène pour jouer au milieu du public, il crée un moment de pure connexion et son don pour la musique devient alors clair comme de l’eau de roche : il était un véritable canal, à travers lequel la grande Histoire de la musique afro-américaine pouvait résonner et rassembler des spectateurs de toutes origines.