C’est grâce à son camarade de l’armée Clark Terry que John Lewis se décide à lancer sa carrière de jazz. Après la guerre, le musicien, originaire de l’Illinois, déménage à New York et rejoint l’orchestre de Dizzy Gillespie d’abord en tant que pianiste, puis comme compositeur et arrangeur. Sa popularité grandit et on le réclame de partout, il joue notamment aux côtés de Charlie Parker (on l’entend sur des tubes célèbres, tels que Parker's Mood et Blues For Alice), Miles Davis et Ella Fitzgerald ! Pourtant, ce ne sont pas ces collaborations prestigieuses qui font entrer John Lewis dans l’Histoire du jazz : tout se joue en 1951, lorsqu’il fonde le Modern Jazz Quartet avec Milt Jackson. Liberté et complexité sont au cœur de l’approche de cette formation révolutionnaire, qui mélange le classique (genre cher à John Lewis), le blues, le cool jazz et, bien entendu, le bebop.
Avec John Lewis en tant que directeur musical, le groupe développe un style caractéristique, acclamé par le monde entier : un jazz maîtrisé et élégant, qui reprend la technique du contrepoint (qu’on retrouve notamment dans la musique baroque) en l’équilibrant avec une belle dose de blues. John Lewis joue en solo au cours de ce concert de 1999, trois ans après la dissolution du Modern Jazz Quartet (qui aura été actif pendant un demi-siècle !) et deux ans avant sa mort. Il s’agit d’un document très précieux, John Lewis était un musicien extraordinaire, qui a joué un rôle crucial dans l’Histoire de la musique moderne.
