Lionel Hampton est l’un des pères fondateurs du jazz et un véritable pionnier du vibraphone. Son expérience de batteur lui a conféré son extraordinaire maîtrise des baguettes, qu’il troque rapidement contre des baguettes de vibraphone. À la toute fin des années 30, il s’engage dans une étroite collaboration avec Benny Goodman et fait ses premiers pas dans l’univers des big bands, d’où il laissera une empreinte remarquable dans l’Histoire du jazz.
En plus d’avoir grandement contribué à la popularisation du jazz, les groupes dans lesquels a joué Lionel Hampton ont été des incubateurs de jeunes talents, au sein desquels se sont épanouis des personnalités telles que Dinah Washington, Charles Mingus, Quincy Jones, Clifford Brown et même le pionnier du bebop Dizzy Gillespie. En 1993, date d’enregistrement de ce concert, le style de jeu du vibraphoniste est depuis longtemps considéré comme rétro, mais le musicien fait toujours preuve de cette positivité et de cet air de défi qui ont fait de lui un leader reconnu, malgré une attaque cardiaque qui l’a beaucoup affaibli deux ans plus tôt. Dans les années 90 et jusqu’à sa mort en 2002, il ne donne que peu de concerts. Ainsi, cette soirée au festival d’été de piano de Munich semble marquer le début d’un dernier tour de piste pour ce vétéran du jazz. Le programme est sublime : entre quelques classiques comme How High The Moon et I Remember Clifford, on peut entendre des œuvres originales ainsi que des clins d’œil à d’autre immenses musiciens du 20e siècle tels que Billie Holiday, Clark Terry, Dave Brubeck, Benny Golson et bien sûr, son vieil ami Benny Goodman.