Au crépuscule de sa vie, Lionel Hampton donne des concerts devant des salles toujours combles. Parrain des big bands et véritable pionnier du vibraphone, il s’est en effet forgé une telle réputation au cours de ses quatre-vingts ans de carrière que dans le monde entier, le public se précipite pour l’entendre interpréter son légendaire répertoire. Ici, comme au cours de bon nombre de ses concerts, il se tient devant un orchestre (l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg), près du podium du chef d’orchestre où il a installé son vibraphone : un instrument dont il révolutionne l’emploi dans le jazz, en mettant en œuvre sa dextérité de batteur et en faisant du vibraphone un instrument solo. Un peu plus tard au cours de la soirée, il passe à la batterie, comme pour rendre hommage à ses racines.
À l’époque de ce concert, Lionel Hampton est dans une phase particulièrement féconde de sa carrière, qui fait suite à l’attaque cardiaque dont il avait été victime trois ans auparavant, une période qui durera presque jusqu’à son décès en 2002. L’homme qui a réussi à apprivoiser cette folle musique de la Nouvelle-Orléans et à guider les plus grands interprètes du genre sur la voie du succès (Quincy Jones, Charles Mingus ou encore Dinah Washington) n’a rien perdu de sa présence sur scène ni de cette lueur qui illumine son regard ! Le programme du concert est à tomber, il comprend des compositions originales ainsi que des morceaux de Dave Brubeck, Benny Goodman, George Gershwin et un hommage à son collaborateur et modèle Louis Armstrong avec What A Wonderful World.
