Les collages in situ d’Ernest Pignon-Ernest, à l’origine de « Napoli’s Walls » au début des années 2000 – une centaine d'images en noir et blanc, inspirées par les représentations de la mort à Naples et des toiles du Caravage – ne sont pas passés devant les yeux d’un aveugle. Dans « Characters On A Wall », le clarinettiste, saxophoniste et compositeur de jazz Louis Sclavis emporte ses acolytes – Sarah Murcia, Christophe Lavergne et Benjamin Moussay – sur les traces de son ami plasticien : à Brest avec Jean Genet à Brest, à Rome avec Pasolini, de Charleville en Abyssinie avec Rimbaud.
« L’image d’Ernest Pignon me donne un mouvement. J’ai plus l’impression de collaborer avec un danseur. Plus que l’esthétique de l’image, c’est le mouvement qu’elle engage [qui m’intéresse]. », affirme ce véritable alchimiste de l’image et de la musique. À l'instar d’un Chassol, Louis Sclavis compose à partir de l'image, et a aussi réalisé une filmographie importante, qui inclut deux films d’Amos Gitaï.