La grande Rhoda Scott a commencé « le plus bel instrument du monde », l'orgue, à l'âge de 7 ans, après l'avoir découvert dans une église locale. Tout commence au moment où elle enlève ses chaussures pour travailler les pédales, inaugurant une tradition qui perdure depuis. Ici, pour cette performance 2018 au Jazz à Vienne, elle est rejointe par le fameux « Lady Quartet », composé de trois musiciennes de renom : la batteuse Julie Saury, la saxophoniste Sophie Alour et la trompettiste Airelle Besson (qui n'a pas pu y assister et est remplacée par Julien Alour). Ensemble, elles créent une musique percutante, pleine de caractère et de complexité.
Rhoda reste l'une des rares utilisatrices de la pédale sur l'orgue Hammond. Avec près de quarante albums à son actif, elle est une vétéran de son métier, à l'orgine d'un cocktail unique de gospel, de jazz et de soul du haut de ses quatre-vingts ans, saupoudré d'une touche de boogie. Ici, « l'organiste aux pieds nus » propose un répertoire basé sur ses propres compositions, ainsi que des reprises de morceaux de musiciens célèbres comme Ray Charles. Ses trois acolytes jouent également leurs propres compositions et l'invité de légende, Bernard Purdie, vient courronner la soirée.
Rhoda est française d'adoption et apréciée du public viennois. Bien qu'elle ait joué pendant un certain temps avec Count Basie, elle s'est aussi formée en France auprès de Nadia Boulanger (tout comme Quincy Jones et Michel Legrand) et elle réside en France depuis les années 60.
