Dans cette deuxième partie du concert de Sarah Vaughan en 1974 avec son trio favori, on la voit s’abandonner et laisser parler son génie. Elle est impertinente, interpelle le public comme une comédienne entre ses chansons et adapte son répertoire aux demandes de son auditoire. Dans l’une d’elles, « Just A Gigolo », elle insère blagues et apartés entre les lignes, au plus grand plaisir de son audience d’alors et d’aujourd’hui.
Comme s’il n’y avait pas assez de charme avec tout ça, Sarah s’embarque dans un « chabadabada » méprisant les paroles au profit de la démonstration vertigineuse d’une voix aux étirements et métamorphoses aussi infinies que celles de Dizzy Gillespie à la trompette. Comme un clin d’œil à son amie Ella Fitzgerald, elle enchaîne avec un autre épisode de scat, avec une version transcendante de classiques comme « Misty et « Summertime ». Une vraie pépite de concert montrant une des plus grandes jazzwomen dans sa plus grande forme.