Boris Berman est reconnu dans plus de cinquante pays comme l'un des meilleurs professeurs de piano de notre époque. Avant d'apparaître auprès des plus grands orchestres, il a été l'élève de Lev Oborine, éminent professeur du Conservatoire Tchaïkovski de Moscou ayant formé plusieurs pianistes de haut niveau, tels que Vladimir Ashkenazy. Berman s'est ensuite fait connaître en tant que soliste et récitaliste, parcourant l'Union Soviétique et travaillant avec des compositeurs contemporains de renom. Il a notamment joué dans les premières représentations russes des œuvres de Schönberg, Stockhausen, Berio ou Ligeti. Depuis 1979, il vit aux États-Unis, où il a enseigné à l'Université Brandeis, à l'Université de Boston, de l'Indiana, mais aussi à la Yale School of Music où il est actuellement en poste.
Berman est donc plus que qualifié pour tenir en maître cette classe dédiée aux Variations héroïques, op. 35 de Beethoven. Ce cycle de quinze variations et une fugue est daté de 1802, alors que le compositeur, âgé de 32 ans, affronte depuis six ans la surdité qui le gagne. C'est en ces temps difficiles qu'il exorcise ses doutes et ses craintes dans un œuvre qu'il intitule Grandes Variations et Fugue pour piano. Le thème dansant qui s'y présente, qui existait déjà dans son ballet Les Créatures de Prométhée, se retrouve l'année suivante dans le thème du finale de sa troisième symphonie dite Héroïque. Les variations revêtent alors plus communément l'appellation nouvelle de Variations héroïques. Étonnement, étant donné la noirceur de Beethoven à cette période de sa vie, cette œuvre transpire d'un humour et d'une joie rares.
Les archives de la collection Masterclass Media Foundation proposent aux mélomanes et étudiants du monde entier des masterclasses filmées, données par les plus grands talents de la musique classique, autour d'œuvres majeures du répertoire. Leur vocation ? Constituer une ressource pédagogique de qualité, afin que se perpétue, de génération en génération, connaissance et passion.