Le genre bien plus tardif de l’opérette était déjà préfiguré dans cette œuvre irrévérencieuse et impertinente, critique à l’égard de la société et qui parodie l’opera seria par des intermèdes musicaux (songs). John Gay, l’auteur du livret, raconte à Londres en 1728, l’histoire de bandits, de mendiants et de prostituées comme l’opera seria de l’époque illustre celle d’hommes d’honneur, de rois, de nobles dames, de héros… En effet, Gay imagine une comédie faite par des gueux pour des gueux, et qui aurait tant plu à un impresario qu’il aurait décidé de la faire monter dans un théâtre ! La musique, compilée et harmonisée par John Pepusch, est empruntée pour une part au patrimoine de chansons populaires, pour une autre à des œuvres célèbres de compositeurs très connus en Angleterre, comme Purcell ou Haendel. Pour cette résurrection au Théâtre des Bouffes du Nord, le metteur en scène Robert Carsen a écrit une adaptation du livret qui s’adresse à notre époque, avec le but évident d’offrir au public un divertissement savoureux et populaire.