Erich Korngold est le dernier héritier du romantisme viennois. Compositeur de nombreux opéras joués aussi bien à la cour de Vienne qu'à Berlin, Leipzig et Munich, il se tourne vers le cinéma dans les années 30. Il s'installe alors à Hollywood et y reçoit deux Oscars pour ses compositions. L'œuvre au programme de ce concert, La Ville morte (Die tote Stadt), est un opéra composé en 1920. Korngold signe la composition de son nom et le livret sous un pseudonyme. Cette œuvre marque un tournant dans la biographie de l'artiste, faisant de lui un compositeur de renommée internationale. La Ville morte est un opéra en trois actes qui tire son histoire du roman Bruges-la-Morte (1892) de Georges Rodenbach. L'opéra est interprété par l’Opéra National de Finlande sous la direction de Mikko Franck – l'un des chefs les plus prisés aujourd'hui.
Argument
L'histoire se déroule dans les brumes de Bruges. Paul vit immergé dans le souvenir de sa femme défunte Marie, il a fait de sa maison un sanctuaire dédié à sa mémoire et vit sous le regard de son portrait. Un jour qu'il rentre chez lui dans un état d'excitation qui surprend son ami Franck, Paul explique qu'il a rencontré une jeune femme dont la ressemblance avec son épouse le trouble beaucoup. Il invite la jeune femme, Marietta, et la fait danser sous le tableau de Marie. En la regardant, il se demande qui est cette femme ; est-ce Marie qui danse ainsi devant lui ? Alors que l'obsession de Paul devient de plus en plus forte, Marietta le séduit. Elle se donne à lui devant le portrait de Marie. Le lendemain matin, Marietta tente de débarrasser Paul du souvenir de sa femme. Elle le provoque en se parant des cheveux de Marie qui étaient en reliques. Hors de lui, Paul étrangle Marietta avec les cheveux. Tout à coup, il se réveille et se rend compte qu'il a rêvé... Il décide de quitter la ville ; la présence de sa femme y est trop présente.
Photo : © Stefan Bremer.