S’inspirant de la pièce König in Ägypten de Tobias Philipp von Gebler, cet opéra spectaculaire nous plonge dans une atmosphère futuriste par de nombreux effets spéciaux et par les splendides jeux de lumière de Franc Aleu. Une composition algorithmique se fait entendre de façon récurrente, à la manière d’un leitmotiv, regroupant des sons d’instruments robotisés et de téléphones portables auxquels se mélangent les voix du chœur. Pour couronner le tout, les personnages se trouvent suspendus dans les airs et flottent comme par magie au-dessus de la scène, d’après la chorégraphie minutieusement travaillée de Gaby Barberio.
Dans cette mise en scène saisissante, Carlus Padrissa explore toutes les facettes de l’art, renouvelle l’opéra en y mêlant la littérature, comme en témoignent les projections de poèmes d’Antonin Artaud. Dans la pièce elle-même, Thamos en vient à affirmer : « Notre espèce évolue et l’art la fait progresser, la poésie la chante et la musique l’écrit. C’est la mutation du mème dans l’homme ! ». T.H.A.M.O.S en est un bel exemple avec l’interprétation parfaite de La Camerata de Salzbourg et d’excellents solistes tels que René Pape et Fatma Said.