Alors qu’il compose La Carrière du Libertin, Stravinsky espère parvenir à combiner l’esprit de Così fan tutte et ses expériences néoclassiques s’inspirant particulièrement de Rossini, Bellini et Donizetti. Malgré ces influences différentes, l’opéra de Stravinsky est loin de n’être qu’un patchwork de styles. Contrairement à l’œuvre originale de Hogarth, pleine du cynisme corrosif, l’opéra touche par son lyrisme et l’émotion qui en résulte.
Les gravures d’Hogarth avaient été visuellement intégrées dans la célèbre mise en scène de David Hockney, présentée à Glyndebourne dans les années 1970 et reprise par la production de 2010. Une esthétique « encore remarquablement d’actualité », selon The Guardian qui décrit comment « l’esthétique de Hockney relie le XVIIIe et le XXe siècle, tout comme la partition opère un aller-retour constant entre les modèles mozartiens et le modernisme ». Avec des chanteurs « particulièrement puissants », le London Philharmonic Orchestra et le chef d’orchestre Vladimir Jurowski, cette production incontournable de l’énigmatique opéra de Stravinsky ne manquera pas de nous fasciner.
Photo : © Alastair Muir