« Des musiciens aussi phénoménaux que Tsotne, il n’en naît qu’un par siècle » — Giya Kanchel, compositeur géorgien (1935-2019)
Né dans une famille de musiciens, Tsotne Zedginidze est un descendant de Niko Sulkhanishvili, considéré comme l’un des plus grands compositeurs géorgiens de tous les temps, et d’une célèbre pédagogue, Anastasia Abdushelishvili-Virsaladze (elle eut pour élèves, entre autres, Lev Vlassenko, Elisso Virsaladze et Dimitry Bashkirov).
Dès son plus jeune âge, Tsotne manifeste un grand intérêt pour l’opéra, le ballet et la musique instrumentale et vocale. À deux ans, il est capable de reconnaître et de nommer différents instruments. Il commence l’apprentissage du piano à cinq ans auprès de sa grand-mère, Nino Mamradze, elle-même pianiste et professeur. Ses progrès sont alors remarquables : à seulement six ans, il interprète le répertoire élémentaire pour piano et commence à étudier les sonates de Clementi, Scarlatti, Mozart et Beethoven, les Inventions à deux et trois voix de Bach et des pièces de Grieg, Schubert, Mendelssohn, Schumann, Liszt et Prokofiev. Ses aptitudes extraordinaires en matière de déchiffrage lui permettent d’interpréter nombre de ces œuvres avec justesse dès la première lecture. C’est à ce moment-là qu’il commence à faire preuve d’un intérêt grandissant pour l’opéra, dévorant l’opéra italien ainsi que les œuvres de Wagner et Strauss.
Toujours à six ans, Tsotne Zedginidze débute la composition et découvre la musique des 20e et 21e siècles. Il poursuit son étude de l’opéra en jouant les partitions pour voix de divers opéras au piano, dont Lulu de Berg, Lady Macbeth de Mtsensk de Chostakovitch et Le Château de Barbe-Bleue de Bartók. Compositeur autodidacte, il développe et rend son style plus personnel en expérimentant et en cherchant de nouvelles techniques de composition. Il éprouve toujours un grand intérêt pour l’opéra, et il regarde avec enthousiasme les productions des grandes maisons d’opéra du monde entier.
Tsotne Zedginidze donne son premier récital à Tbilissi, en juin 2019, durant lequel il interprète Berg (la Sonate, op. 1), Bach, Chostakovitch et Janáček, ainsi qu’une sélection de ses propres compositions. Quelques mois plus tard, il se produit au Telavi International Music Festival organisé par Elisso Virsaladze et participe à l’ouverture de la saison de l’Orchestre philharmonique national géorgien, où il interprète le Concerto pour piano n° 2 de Chostakovitch et ses propres œuvres sous la direction de Nikoloz Rachveli. Ce concert est dédié au 30e anniversaire de l’adoption par les Nations Unies de la Convention internationale des droits de l'enfant. En décembre 2019, avec le soutien de la Paata Burchuladze’s Iavnana Foundation, Tsotne donne un récital solo au sein de la Grande salle du conservatoire d’État de Tbilissi.
En juin 2020, Tsotne assure la première de sa pièce The Bells (« Les Cloches ») pour piano, composée pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19 et dédiée à la mémoire de sa mère, Irene Sulkhanishvili.
En septembre 2021, Tsotne crée sa Sonate pour violon et piano aux côtés de Lisa Batiashvili et un duo pour piano avec Sandro Nebieridze au Tsinandali Festival. Il participe au festival international ArtDialog en Suisse, se produit au Musée Rachmaninov de la Villa Senar (en Suisse également) et prend part à des masterclasses de Boris Berezovsky. En novembre 2021 et juin 2022, Tsotne est invité à donner des récitals au Schloss Elmau. Ses concerts sont très appréciés du public, et notamment d’un illustre spectateur, le pianiste Grigory Sokolov, qui dira ceci : « Les compositions de Tsotne s’inscrivent dans le monde monumental de Bach et Brahms. »
En 2022, à l’invitation de Lisa Batiashvili, Tsotne donne un récital solo à l’Audi Sommerkonzerte (à Ingolstadt, en Allemagne), où il assure la première de sa Fantaisie pour piano et orchestre aux côtés de l’Orchestre de chambre géorgien et Nikoloz Rachveli. En juillet 2022, le pianiste fait ses débuts au Verbier Festival, diffusé sur medici.tv. Avec le violoniste Marc Bouchkov, il présente l’ouverture du Verbier Festival sur medici.tv. En outre, medici.tv produit alors une série de conversations en plusieurs épisodes entre Tsotne et Marc Bouchkov (une série intitulée « Rencontrez Tsotne »).
Au cours de la saison 2022-2023, Tsotne Zedginidze se produit à Paris lors d’un concert en l’honneur des 25 ans de la création de la chaîne de télévision Mezzo au Cirque d’Hiver. Il est également invité par Lahav Shani à prendre part aux répétitions de la Symphonie n° 2 de Mahler à Rotterdam. De plus, il se produit au Festival Kissinger Sommerfest et participe au concert donné à la Wiener Konzerthaus par la Lisa Batiashvili Foundation. Durant l’été 2023, il donne un récital solo au Schloss Elmau et un concert de musique de chambre avec le célèbre violoniste Marc Bouchkov. Il donne également des récitals au Verbier Festival 2023 et au Tsinandali Festival 2023, deux événements diffusés sur medici.tv.
Pour la saison 2023-2024, Tsotne est invité à jouer à Bruxelles, Munich, Berlin et au Schloss Elmau. Entre autres œuvres, il interprètera le Concerto pour piano de Schoenberg avec le Bayerisches Landesjugendorchester (Orchestre des jeunes de Bavière) et Sir Simon Rattle.
Depuis 2021, Tsotne Zedginidze peut compter sur l’appui de la Lisa Batiashvili Foundation : il participe à divers concerts de la fondation et bénéficie d’un soutien matériel dans ses études. En décembre 2020, octobre 2021 et mai 2023, avec l’aide de la fondation, Tsotne se rend à Berlin pour assister à des master classes dispensées par maestro Daniel Barenboim et Jörg Widmann. En outre, en avril 2023, il se rend à Londres pour jouer aux côtés des chefs Alfred Brendel et Antonio Pappano.
Tsotne continue d’étudier auprès de sa grand-mère, Nino Mamradze. Il a également reçu plusieurs leçons en ligne de Rena Shereshevskaya, qui enseigne à l’École normale de Musique de Paris Alfred Cortot.
Le compositeur géorgien Giya Kancheli a eu ces mots : « Des musiciens aussi phénoménaux que Tsotne, il n’en naît qu’un par siècle ». La pianiste Elisso Virsaladze a commenté : « De ma vie, je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi remarquable que cet enfant ». Lors d’une interview, le chef et compositeur Nikoloz Rachveli a cité Daniel Barenboim lui-même à propos de Tsotne : « Mozart est de retour en Allemagne, depuis la Géorgie. »