La Sonate n° 1, op. 1 de Brahms (pourtant composée après sa Sonate n° 2), est l’ambitieux projet d’un jeune compositeur (Brahms a alors tout juste 20 ans) qui a le sentiment d’avoir quelque chose à prouver : la redoutable partition, évocatrice des Hammerklavier de Beethoven, a été qualifiée de « symphonie voilée » par un Robert Schumann très admiratif. Après cette œuvre, rarement entendue, le pianiste interprète une sélection de Lieder de Schubert arrangés par Franz Liszt, dont le remarquable don pour la transcription préserve les délicates lignes vocales de Schubert et les inscrit dans un paysage pianistique riche et complexe. Le virtuose conclut avec une pièce dans le plus pur esprit schubertien, inspirée de l’un de ses plus célèbres Lieder : la Fantaisie dite « Wanderer », quatre mouvements ininterrompus d’une virtuosité éclatante, que le compositeur lui-même peinait à jouer et qui a trouvé en Alexandre Kantorow un interprète plus qu’à la hauteur.

Photo © Sasha Gusov

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