En revanche, si Munch n'a jamais été particulièrement réputé pour ses Mozart, il reste tout de même surprenant de constater qu'il ne réalisa avec le BSO que deux enregistrements d'œuvres de Mozart, bien qu'il ait dirigé au concert les symphonies « Prague » et « Linz » plusieurs fois. La flûtiste principale du BSO, Doriot Anthony Dwyer (première femme de l'histoire à occuper un poste de premier solo, harpe mise à part, dans un orchestre américain), grande admiratrice du Mozart de Munch, s'est récemment exclamée en voyant ce programme : « Il faisait tout bien ; c'était un solide musicien, donc bien sûr son Mozart était bon. » Et lorsqu'on lui a demandé ce qu'elle dirait de Munch à quelqu'un qui découvrirait sa manière de dirigé, elle a répondu simplement : « Ne le quittez pas des yeux ! »
Charles Munch, le BSO et la télévision.
Entre 1955 et 1979, la chaîne de télévision publique bostonienne WGBH diffusa plus de cent cinquante concerts de l'Orchestre symphonique de Boston. Plus d'une centaine de ces interprétations sont conservées dans les archives de la chaîne et dans celles de l'Orchestre symphonique de Boston, mais comme elles se présentent sur plusieurs générations de supports différents et son hérissées de problèmes juridiques, il était impossible aux chercheurs d'y accéder, sans même parler des mélomanes qu'elles étaient susceptibles d'intéresser. Ce programme, ainsi que la plupart de ceux figurant dans la collection « Héritage » d'ICA Classics, est donc disponible pour la première fois.
C'est en 1955 que le directeur musical Charles Munch offrit sa première télédiffusion à l'Orchestre symphonique de Boston. « Le Beau Charles », comme on le surnommait parfois, fut nommé à la tête du BSO en 1949, alors qu'il était âgé de 58 ans, mais n'en était qu'à sa dix-septième saison comme chef-d'orchestre. Cette position devait constituer le sommet de sa carrière. Il passa treize ans comme directeur musical à Boston, de fructueuses années pendant lesquelles il fit explorer à l'orchestre les répertoires les plus divers.