Pendant les treize années où il fut directeur mudisal à Boston, Charles Munch explora les répertoires les plus divers, du Baroque (il avait un faible pour Bach) au contemporain. La Symphonie n°2 de Schumann est rentrée au répertoire de l'Orchestre symphonique de Boston dès sa première saison en 1881, et depuis, l'orchestre l'a fréquemment jouée sous la baguette de vingt-cinq chef différents, dont la plupart de ses directeurs musicaux, de Sir George Henschel à James Levine. Charles Munch admirait beaucoup cet ouvrage et le programma dans le cadre de quatre saisons différentes de l'Orchestre Symphonique de Boston.
Comme tous les chefs d'orchestre qui aiment Schumann, Munch était féru de l'ouverture de Genoveva, le seul opéra du compositeur. Schumann composa l'ouverture avant d'avoir terminé à travailler au livret, aussi ne reprend-elle pas les thèmes de l'opéra ; il s'agit d'une sorte de poème symphonique qui résume le passage et l'atmosphère sombres et sensibles de Genoveva. Bien que l'opéra lui-même fonctionne mal à la scène, la lecture de Munch est extrêmement dramatique et théâtrale.
La Cinquième symphonie de Schubert est une œuvre insouciante et enjouée que Munch dirigea à Boston, à Tanglewood et en tournée pendant la saison 1961-1962. Son approche est débonnaire – à un moment il ne dirige même plus mais laisse les instrumentistes prendre les rênes – et cette musique lui procure visiblement autant de plaisir qu'à ses musiciens et à son public.
© Richard Dyer