« C'est un chemin extraordinaire, et on arrive maintenant à l'apothéose. » (Paul Agnew)
Au terme de quatre années consacrées aux madrigaux de Monteverdi, les Arts Florissants interprètent en acmé de ce projet le Huitième Livre de ses madrigaux, le plus dense et dont la forme est la plus aboutie. Œuvre de maturité, rétrospection du compositeur virtuose sur son parcours, ces derniers madrigaux publiés du vivant de Monteverdi furent composés à Venise. Alors que les premiers livres sont composés selon la forme classique du madrigal polyphonique, Monteverdi institue en ce Huitième Livre un madrigal aux contours baroque et concertant à travers le genre de la monodie accompagnée : la basse est continue, la mélodie s'enrichit de tessitures qui s'amplifient, donnant ainsi plus de variations à cette interprétation dramatique.
Les Madrigali Amorosi s'ouvrent sur les « Altri canti di Marte », dont l'écriture musicale révèle puissance sonore sur les vers guerriers et délicatesse sur les vers amoureux de Giambattista Marino. De Pétrarque à Ottavio Rinuccini, en passant par les vers de Giovanni Battista Guarini, les thèmes lyriques et champêtres apparaissent tels de brillants ornements de ces petites cantates. « Il Ballo delle ingrate » clôt ces derniers madrigaux dans une partition que Monteverdi compose sur les textes du poète et dramaturge Ottavio Rinuccini.