Raphaël Pichon et son ensemble Pygmalion proposent un cycle inédit des cantates du Cantor de Leipzig : Bach en sept paroles. Intitulé « De passage », ce deuxième volet évoque les souffrances et la brièveté du passage de l'homme sur terre. « Nous devons à travers bien des tribulations accéder au royaume de Dieu », « Moi, misérable humain, qui me délivrera ? », « Qui sait combien ma fin est proche ! », « Ô mon Dieu bien-aimé, quand donc vais-je mourir ? » sont les quatre cantates qui composent ce concert. Au programme également, une performance chorégraphique autour de la Cantate BWV 48 par AragoRn Boulanger et Clément Debailleul.
Si les quelque deux cents cantates de Bach ont été écrites dans un contexte très précis – celui d'une Allemagne du XVIIIe siècle, luthérienne, et dont le quotidien était entièrement lié à la religion –, elles sont aujourd'hui considérées comme un patrimoine inestimable à la portée universelle. Dans leur cycle Bach en sept paroles, Raphaël Pichon et son ensemble Pygmalion les décontextualisent pour les rassembler autour de sept thématiques, permettant d'esquisser autant de visages différents de la musique de Bach. Pour chaque programme, des artistes extérieurs au monde musical interrogent une œuvre du compositeur. Ici, AragoRn Boulanger et Clément Debailleul questionnent la destinée humaine en proposant une expérience « magique » tout en lévitation.
Dans cette perspective humaniste, notre approche ne gomme pas le propos religieux de ces cantates, mais nous avons d’abord voulu nous pencher sur le message d’humanité, d’espoir, de lumière que nous donne à entendre Jean-Sébastien Bach. – Raphaël Pichon.
Photo : Raphaël Pichon