La vie d'un des plus grands quatuors d'aujourd'hui, les Artémis, filmée par Bruno Monsaingeon.
La caméra de Bruno Monsaingeon est l'instrument idoine pour capter de « l'intérieur » la vie d'un quatuor à cordes. Violoniste lui-même, Monsaingeon connaît les secrets de cette formation très particulière qui a donné naissance aux plus hauts chefs d'œuvre de la musique.
Avant de leur consacrer ce documentaire en 2001, le cinéaste avait déjà repéré ce quatuor exceptionnel de musiciens allemands. Ils figuraient dans un film qu'il avait consacré en 1996 au Quatuor Alban Berg, avec qui les jeunes Artémis avaient passé un an à Vienne pour se perfectionner. Auparavant, ils ont étudié au Conservatoire de Lubeck, où ils se sont rencontrés et où ils ont fondé leur quatuor en 1989. Professionnels depuis 1994, ils ont aussitôt été au sommet de leur art. « Il y a de nombreux bons quatuors à corde de par le monde, mais les Artémis sont aujourd'hui les meilleurs d'entre les excellents... De Beethoven à Ligeti, le volume, la clarté et la dramaturgie de leurs interprétations sont insurpassables », a écrit le journaliste musical du Frankfurter Allgemeine Zeitung. Rien à ajouter à ce compliment : il est juste.
C'est donc ces personnalités hors du commun que Monsaingeon nous permet de découvrir à l'occasion de leur travail sur la Grande Fugue op. 133 de Beethoven. Les violonistes Natalia Prischepenko et Heime Müller, l'altiste Volker Jacobsen et le violoncelliste Eckart Runge nous entraînent dans leur univers si particulier, mélange d'exigence folle, de spontanéité confondante et d'enthousiasme juvénile.
« Un quatuor, c'est comme un mariage, mais en quatre fois plus difficile », confie l'un d'eux. Mais leur mariage, c'est d'abord avec la musique qu'ils l'ont contracté. Pour preuve, leur interprétation de la Grande fugue de Beethoven filmée en avril 2001 aux Bouffes du Nord à Paris.