Ces images fantastiques montrent Miles Davis – une immense figure du jazz – à un moment très particulier de sa carrière. Les journalistes et écrivains aiment découper sa carrière musicale en différentes périodes représentant un tournant de la musique américaine : les années Bebop, la naissance du Cool, du Hard Bop, The First Quintet (aux côtés de John Coltrane), Kind of Blue, The Second Quintet (avec Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams)… Il est à lui-même un formidable résumé de l’histoire du jazz. Pourtant, à ce stade, en 1969, Miles dirigeait le « Lost Quintet » (Quintette perdu), nommé ainsi parce que l’ensemble se produisait dans les studios sans jamais donner leur nom.
On y retrouve une rangée de star stupéfiante : Miles Davis à la trompette, Chick Corea au piano électrique, Jack DeJohnette à la batterie, Wayne Shorter au saxophone et Dave Holland à la basse. Tous étaient des aventuriers de la musique repoussant les frontières de chaque genre avec audace dans un nouvel espace musical de la fin des années 60 / début des années 70. Ils n'ont tourné ensemble que pendant un an – ce concert est un document précieux pour les amateurs de jazz. L'année suivante, la plupart des musiciens, à l'exception de DeJohnette, participeront à l'enregistrement de « Bitches Brew », reconnu comme l'un des plus grands disques de jazz de tous les temps, un cocktail explosif de rock électrique, de funk et de musique improvisée.