« Je chante depuis que j’ai trois ans » : voilà comment Bilal définit son profil dans la fabuleuse série documentaire The Sound of New York (« Le son de New York ») de Gloria Rebecchi. Bilal grandit avec un père musulman et une mère chrétienne, imprégné de la musique de deux cultures différentes, et développe une affinité particulière pour les atmosphères sonores religieuses. C’est son père qui lui transmet l’amour du jazz et l’emmène dans les clubs de sa ville natale, Philadelphie. « Quelle vie ce serait, songe Bilal, vivre sa vie le jour, et chanter la nuit, dans de petits clubs ! ». Selon le musicien, c’est ce modeste rêve qui lui permet de rester toujours fidèle à son style : « Je n’ai jamais cherché l’approbation populaire », explique-t-il.
Nommé d’après Bilal, premier muezzin de l’Histoire et plus loyal des compagnons du prophète Mahomet, le jeune artiste étudie le jazz et la musique contemporaine à New York. Conscient du dédain dont les musiciens de jazz peuvent faire preuve envers les chanteurs, il se plonge dans la théorie musicale pour devenir un « chanteur intelligent ». Il développe alors un style unique, aujourd’hui très respecté, qui mélange le R&B, la soul, le hip-hop et le jazz et qui met en œuvre un large registre vocal ainsi qu’une soif constante de nouvelles expériences. Bilal a collaboré avec d’immenses stars : Kendrick Lamar, Common, Erykah Badu, Jay-Z, Beyoncé, Dilla, Robert Glasper, The Roots, … Ainsi, il apparaît comme l’un des musiciens les plus versatiles de notre époque. Comme on le découvre dans ce documentaire, New York est la ville parfaite pour lui : « New York a toujours été l’épicentre de la vie culturelle... Tous les gens qui nous entourent peuvent être considérés comme des maîtres de leur art... C’est ça le son de New York : de jeunes idées qui forgent la direction que prend le monde ».