Ce concert de 1973 donne un aperçu du mouvement de jazz scandinave qui nait à la fin des années 60 et au début des années 70. Leur look emprunte aux révolutions sociales de la décennie précédente, ainsi qu'au style folk, rock et pop de la jeunesse mondiale grandissante. Cette nouvelle tendance, née d'une série de crises, trouve ici son essence traduite en musique.
Le concert commence avec le trio de Terje Rypdal, avec Jon Christensen à la batterie et Sveinung Hovensgo à la basse. Le leader norvégien est majestueux à la guitare électrique, offrant un son plein de tension et d’intrigue, créant une atmosphère aussi chaleureuse que menaçante. Initialement guitariste de rock, Rypdal s'est tourné vers le jazz en 1968, rejoignant à l'origine le groupe de Jan Garbarek avant de se lancer sur sa propre voie.
Vient ensuite le trio de Garbare, avec Arild Andersen à la basse et Edward Vesala à la batterie. Le son du saxophoniste, à la tonalité acérée ponctuée de silences, est l'une des caractéristiques du label mythique ECM, connu et apprécié des amateurs de jazz, et qui a également enregistré la musique de Rypdal à la même période. Pionnier du jazz d’ambiance et inspiré des mélodies folkloriques scandinaves, il livre une compilation unique, et reprend Carla Bley, une artiste qui avait annoncé elle aussi, à sa manière, la musique multiculturelle et improvisée née quelques années auparavant à la Nouvelle-Orléans.