Au Teatro Real de Madrid, un « Cav-Paill » époustouflant signé Giancarlo del Monaco. Une production portée aux nues avec un casting impeccable, mettant notamment en scène Violeta Urmana en Santuzza (Cavalleria Rusticana) et Maria Bayo en Nedda (Pagliacci).
Cavalleria Rusticana et Pagliacci sont deux opéras véristes, souvent couplés en raison de leur similitudes de style et de leur courte durée. Les deux œuvres racontent des histoires de jalousie et d'honneur qui ne sont pas sans rappeler les pièces de Pirandello. C'est d'ailleurs l'opéra de Mascagni que Francis Ford Coppola choisit dans Le Parrain 3 pour préfigurer le dénouement de la plus grande fresque cinématographique jamais réalisée sur la mafia sicilienne. La mise en scène de Giancarlo del Monaco est une référence, et continue de faire le tour des grandes maisons d'opéra européennes : Bonn, Oslo, Turin, Stuttgart, Hambourg, Francfort, Montpellier, Munich... et bientôt Paris (avril 2012)
L'argument :
Cavalleria Rusticana :
Un village en Sicile, le dimanche de Pâques. Turiddu s'est fiancé à Santuzza, mais il n'abandonne pas sa relation avec Lola, son premier amour. Santuzza, dévastée par l'attitude de son bien-aimé, se confie à Mamma Lucia, la mère de Turiddu. Santuzza tente de persuader Turiddu de quitter Lola et de lui revenir, mais celui-ci rejette violemment sa proposition. Enragée, Santuzza raconte toute l'histoire à Alfio, l'époux de Lola. Pour sauver son honneur, Alfio tue Turiddu dans un duel au couteau.
I Pagliacci :
Tonio, Beppe, Canio et sa femme Nedda forment une compagnie d'artistes itinérants. Une après-midi, avant le début de leur spectacle, Tonio dit à Canio que sa femme voit Silvio, un habitant du coin, et que celui-ci a planifié de s'échapper avec Nedda cette nuit-là. Profitant de la pièce qu'ils jouent, une farce en un acte sur l'infidélité et la jalousie, Canio tente de forcer Nedda à révéler le nom de son amant. L'attitude méprisante dont elle use envers lui, et les rires du public, enragent Canio qui sort un couteau et poignarde sa femme sur scène. Silvio, qui assistait au spectacle, court vers sa bien aimée, avant d'être victime lui aussi de la folie de Canio.
© Photo : Javier del Rey