L’enregistrement est réalisé lors de la sensationnelle première du 1974, durant laquelle Karajan est entouré d’un casting de stars, telles que Mirella Freni, Christa Ludwig et Plácido Domingo. De cette direction raffinée, il résulte un drame élégant et voluptueux où la pureté des images valorise la beauté de l’interprétation de l’Orchestre philharmonique de Vienne : il suffit de penser à la première rencontre entre la geisha et le lieutenant Pinkerton, où Mirella Freni, en maquillage traditionnel, émerge de la blancheur de la brume sur les notes vertigineuses de « Ah ! Quanto cielo ».
Tout aussi brillant est le choix du metteur en scène Jean-Pierre Ponnelle d’opposer, à l’acmé tragique du dernier acte, les deux protagonistes, comme s’il voulait souligner par la fuite de Pinkerton l’impossibilité de communiquer entre deux mondes inconciliables : l’Occident et l’Orient, l’homme et la femme, la réalité et les rêves. La seule étincelle d’optimisme qui reste est incarnée par le fils du couple, espoir vivant d’un futur moins tragique.
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