Richard Strauss a commencé ses études musicales auprès de son père, excellent cor solo à l’opéra de Munich. Familiarisé très tôt avec l’univers de l’orchestre, Strauss devient rapidement un grand chef d’orchestre, recherché et admiré dans toute l’Allemagne. Heinrich von Bülow le choisit pour lui succéder en 1885 comme directeur de l’Orchestre de Meiningen puis à l’Opéra de Berlin. Ses postes aux opéras de Munich et Vienne, ou à la cour de Weimar, ainsi que ses premiers poèmes symphoniques sont les prémices de sa première grande œuvre, Salomé (1905), œuvre controversée, interdite en Grande Bretagne jusqu’en 1910, à l’écriture volcanique, sensuelle et à l’orchestration luxuriante.
Vénéré en Allemagne, Richard Strauss fait sensation avec ses opéras, souvent en collaboration avec le célèbre Autrichien Hugo von Hofmannsthal qui rédige les livrets. Claude Debussy voyait en lui « un des génies les plus autoritaires de notre temps », Romain Rolland lui écrivait en 1907 : « [...] votre force. Cette force est pour moi la plus grande de l’Europe musicale d’aujourd’hui ». Sous le troisième Reich, Strauss accepte la présidence de la Chambre de musique, mais il en est démis en 1935 car il défend Stefan Zweig, écrivain juif, librettiste de La femme silencieuse.
Richard Strauss, le dernier Romantique
Jusqu’en 1915, Richard Strauss a surpris le milieu musical par l’étonnante modernité de son écriture musicale mais, pendant les trente dernières années de sa vie, il a souvent déçu ses admirateurs par des œuvres plus conventionnelles ou classiques. Dans les sillons de Johannes Brahms, Strauss a composé une œuvre au lyrisme puissant possèdant une palette orchestrale toujours somptueuse. Ses opéras sont aujourd’hui des classiques et ses Lieder avec orchestre ne cessent d’émouvoir. Dernier Romantique, il compose, avec émotion, ses Quatre Derniers Lieder en 1949 alors que le monde musical est en marche vers la modernité. Pour preuve, en cette même année, Pierre Boulez compose ses Notations pour piano.