Enregistré en mai 2011 dans la somptueuse salle du Gewandhaus Leipzig, ce concert démontre une puissance orchestrale hors du commun, ainsi qu'une maîtrise parfaite dans l'effectif choral. Une fois de plus, Riccardo Chailly emmène le Gewandhausorchester à des sommets de musicalité. Son amour pour Mahler, dont il a à maintes reprises dirigé les symphonies (notamment en cette année 2011 qui commémorait le centenaire de la mort du compositeur) lui insufflent sans cesse, tout au long de cette symphonie, une énergie folle, un pouvoir de communication presque transcendantal avec les musiciens, parfaitement en accord avec le thème de cette symphonie « Résurrection ». Cette Symphonie n°2, d'ailleurs, était aussi l'une des œuvres les plus chères au cœur du regretté Claudio Abbado, dont Riccardo Chailly fut l'assistant à la Scala.
Tantôt ample et paisible, souvent tourmentée et tonitruante avec ses explosions de cymbales et ses cordes affollées, la Symphonie n°2 de Gustav Mahler est comme un long chemin (elle dure près d'une heure et demie) de l'ombre vers la lumière. La voix de Sarah Connolly dans l'Urlicht fait des merveilles. Elle est rejointe par celle de la soprano Christiane Oelze et de trois chœurs (le Rundfunkchor Berlin, le MDR Rundfunkchor Leipzig et le GewandhausChor) dans le dernier mouvement, dans la droite lignée du chœur final de la Neuvième Symphonie de Beethoven.
La longue histoire commune de Riccardo Chailly et du Gewandhausorchester Leipzig débute en 1986 lors d'un concert acclamé au Festival de Salzbourg. À côté de ses nombreux engagements auprès d'orchestres majeurs de la scène actuelle, Riccardo Chailly est désormais Gewandhauskapellmeister depuis la saison 2005-2006. Il a enregistré de nombreux disques avec l'orchestre, notamment une intégrale des symphonies de Brahms récemment primée par le prestigieux BBC Music Magazine.
