Cette Neuvième Symphonie, la dernière de Mahler si l'on excepte la Dixième, restée inachevée, semble poursuivre la "malédiction de la neuvième symphonie" illustrée précédemment par Beethoven, Schubert, Bruckner... Arnold Schönberg écrivit dans son essai sur Mahler : « Il semble que la neuvième soit une limite. Qui veut la franchir doit trépasser. Comme si la Dixième contenait quelque chose que nous ne devrions pas encore connaître, pour quoi nous ne serions pas prêts. Ceux qui ont écrit une Neuvième s'étaient trop approchés de l'au-delà ».
Composée pour un effectif moins démesuré que la précédente Symphonie des Mille, cette Neuvième Symphonie, qui exige malgré tout des forces musicales conséquentes, poursuit le mouvement mahlérien d'exploration d'une polytonalité s'approchant de l'atonalité. Sa forme est remarquable : deux mouvements lents encadrent deux mouvements centraux composés de danses, comme en un ultime adieu – nostalgique ou ironique ? probablement les deux – aux fastes viennois et aux traditions musicales populaires.
Ecoutez Riccardo Chailly et Henry-Louis de la Grange vous exposer leur vision de cette grande œuvre à travers des extraits d'interviews et de répétitions filmées.