Conversation informelle avec cette artiste unique : son présent, son futur, son engagement écologique et, pour commencer, cette dernière œuvre imaginée par le chorégraphe Akram Khan – elle y danse autour d’un arbre stylisé.
« Je pense que ce ballet parle d’incompréhension, des ratages, de ne pas savoir écouter, de ne pas savoir voir. C'est un dialogue silencieux avec un arbre et une envie d’union, de compréhension pour pouvoir se sauver ensemble. C’est ce que je me raconte dans ma tête et dans mon corps quand j'écoute la musique ; c'est ce que je ressens. Je pourrais me dire que ce sont mes derniers spectacles, je pourrais me laisser aller, et puis, si ce n’est pas parfait, et bien, je n’ai pas besoin de regarder la vidéo pour corriger pour le lendemain. Je pourrais me dire ça. Mais je ne le fais pas. Et en même temps, un spectacle est un spectacle, et ce n’est jamais le même. Et parfois, il y a des petits trébuchements, de petites erreurs, et je les accepte mieux maintenant parce que ce sont des petites imperfections qui peuvent faire partie de l‘émotion. Et j’ai appris à accepter ça. »
Pionnière de la danse, Sylvie Guillem est aussi engagée dans la défense de l‘écologie et de la biodiversité.
« Je ne vais pas au supermarché parce que les supermachés détruisent la planète. Ils nous détruisent et créent beaucoup de souffrance en détruisant des savoir-faire, des métiers et en provoquant aussi beaucoup de souffrance animale. Quand je m’en suis rendu compte, je me suis dit que je ne voulais pas faire partie de cette destruction. »
Sylvie a toujours souhaité toucher les gens à travers la danse.
« Bien sûr que j’ai des idées ! C’est vrai que cette partie de ma vie s'arrête, mais j’existerai toujours en tant que personne. J’ai des opinions, des envies, des choses que je n’ai pas eu le temps de faire. »