« Le plus beau son après le silence », telle est la devise d’ECM Records et le but ultime du label, qui a joué un rôle majeur dans la définition du son du jazz dans cette région du monde. Dans sa série documentaire Jazzed Out, Mathieu Mastin cherche à extraire le jazz de son milieu naturel, les clubs enfumés, pour l’emmener en plein air. Ce nouvel épisode prend place à Oslo, capitale d’un pays qui a su se tailler une place unique sur la scène jazz internationale. Le son norvégien est célèbre (peut-être de manière stéréotypée) pour son ton froid et vertigineux, défini surtout par un désir d’iconoclasme et une volonté de briser les codes grâce à l’électronique, le bruit, les sons ambiants.
Chaque extrémité du spectre du jazz est représentée dans ce film, au cours duquel on peut voir des artistes passionnés exercer leur art dans des milieux qui permettent à la musique de respirer. Ainsi, Håkon Kornstad laisse libre cours à son talent de saxophoniste, aidé par la sublime acoustique du cloître d’une église ; le trompettiste de génie Nils Petter Molvær et son trio interprètent deux morceaux au sein d’un magnifique mausolée décoré de fresques et l’excellent Bugge Wesseltoft propose une session de piano solo haletante dans une vieille maison.
