Ce concert exceptionnel à la Fondation Louis Vuitton, une merveille architecturale située en périphérie de Paris, est un excellent exemple de la richesse qui se trouve à l’intersection entre la musique classique et le jazz.
En première partie, on retrouve le pianiste allemand Luca Sestak, né en 1995. Le jeune prodige fait ses premiers pas dans la musique classique à l’âge de 8 ans, puis se découvre une passion pour le boogie-woogie. Il commence à jouer en festival à tout juste 12 ans et bien que le boogie-woogie des années 20 ne soit pas un genre auquel on associerait instinctivement de jeunes artistes européens, Luca Sestak parvient si bien à en transmettre la vitalité et le caractère que la musique en devient plus rafraîchissante et captivante que jamais. Ici, avec le batteur Johannes Niklas, il propose un programme plein de contraste, avec un mélange de boogie enivrant et d'œuvres plus sobres qui offrent un répit entre les morceaux de blues bondissants.
La deuxième partie de ce concert est tout aussi enchanteresse : entre en scène le pianiste gallois Gwilym Simcock, bien connu pour avoir accompagné le célébrissime guitariste Pat Metheny. Gwilym Simcock a su puiser dans son excellente connaissance du répertoire classique pour devenir un jazzman accompli, suivant un chemin déjà emprunté par d’autres grands noms du jazz tels que Keith Jarrett. Ses interprétations en solo lui ont valu les compliments de nombreux pianistes de légende (Chick Corea pour ne citer que lui), et il semble exceller dans le mélange des genres, ce qui fait de lui l’un des jeunes artistes les plus influents et les plus audacieux d’Europe.
Luca Sestak et Gwilym Simcock mènent tous les deux la nouvelle génération du mélange des genres musicaux, ils œuvrent entre et au-delà des catégories, avec, toujours à l’esprit, une vision progressive qui fait honneur aux grands maîtres du passé.