A l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Mozart, le Festival de Salzbourg lui rend hommage à travers trois semaines de programmes 100% mozartiens ! On y redécouvre entre autres ses œuvres d’enfance, dont la sincérité touchante et la frénésie éclatante réussissent trop peu souvent à se ménager une place sur les planches. La trilogie Irrfahrten – ou pérégrinations – mise en scène, chorégraphiée et co-écrite par l'artiste aux multiples talents Joachim Schlömer, met en lumière les pièces moins connus de répertoire de Mozart : de son tout premier véritable opéra-buffa en trois actes La Finta Semplice (Irrfahrten I), aux inachevés Lo sposo deluso et L’oca del Cairo (Irrfahrten III), en passant par la mise en musique des correspondances épistolaires du compositeur (Irrfahrten II) - le tout savamment associé à quelques pièces instrumentales, lieders, requiems, et autres « pérégrinations » musicales. Une trilogie à retrouver dans son intégralité sur medici.tv !
Composé en 1783, Lo sposo deluso, aussi appelé La rivalità di tre donne per un solo amante – en français « le mari déçu » ou « la rivalité de trois femmes pour un seul amant » – fait écho aux conflits amoureux exposés dans les deux premiers volets de la trilogie Irrfahrten. Petite singularité cependant : des deux actes originalement prévu par Mozart, il n’en compose finalement qu’un seul qu’il ne terminera pas. Sur les bases d’un livret anonyme, seules les vingt premières minutes de ce qui aurait dû être un opéra-buffa dans la tradition viennoise existent donc. Un abandon d’ouvrage que l’on attribue - sans beaucoup de certitude – à la proposition faite en 1785 à Mozart par un certain Da Ponte de mettre en musique un livret intitulé les Nozze di Figaro. Lo sposo deluso n’est d’ailleurs pas la seule œuvre laissée inachevée par Mozart : la même année, après seulement quatre mois de travail, l’opéra-buffa en trois actes L’oca del cairo – « l’oie du Caire » – est aussi abandonné, avec à ce jour seulement sept des dix pièces initialement prévues au premier acte, agrémentées de quelques récitatifs. La fin du livret de Varesco, grotesque copie de la légende mythologique du cheval de Troie, est remise en cause par le compositeur dans l’une de ses correspondances, et serait la raison probable de cet abandon.
Pour ce dernier volet, Joachim Schlömer offre à ces deux pièces ce dont elles ont été privées pendant plusieurs siècles : l’honneur de faire partie d’une œuvre complète. Elles forment ainsi les deux premiers actes du Rex Tremendus, et sont sublimées par l’ajout d’un troisième acte prenant la forme d’un ballet – l’art de prédilection du metteur en scène et chorégraphe, danseur de formation ! Cette réunion bienheureuse sonne comme un point final posé à nos multiples « pérégrinations » dans la vie du compositeur de légende Wolfgang Amadeus Mozart.