Comme son nom l’indique, Nixon in China raconte la visite en 1972 de Richard Nixon et de son épouse, Pat Nixon, en Chine. L’événement est de la plus grande importance historique. En effet, Richard Nixon est le tout premier président des États-Unis à se rendre en Chine, et ce en pleine Guerre froide. La couverture médiatique de ce voyage, notamment à la télévision, a largement contribué à son immense portée symbolique. Et l’opéra de John Adams, composé sur un livret de la poétesse Alice Goodman, le grave pour de bon dans la culture américaine.
Si Nixon in China est une œuvre bien connue aux États-Unis, elle n’est encore que trop confidentielle en Europe et son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris est réellement un événement exceptionnel. Pour la metteuse en scène Valentina Carrasco, c’est une opportunité d’évaluer l’endurance de l’œuvre et sa capacité « à se transformer en un classique ». La prestigieuse institution a donc déroulé le tapis rouge ! Au casting, on retrouve d’immenses noms tels que Renée Fleming dans le rôle de la Première dame et Thomas Hampson dans celui du président. Cette soirée est aussi l’occasion d’entendre les excellents John Matthew Myers dans le rôle de Mao Zedong (un rôle qu’il connaît bien) et Xiaomeng Zhang dans celui du Premier ministre chinois de l’époque, Zhou Enlai. La direction musicale de Gustavo Dudamel et la mise en scène signée Valentina Carrasco font honneur à ce chef-d’œuvre et en soulignent l’un des propos principaux : la plongée dans la psyché des personnages, des personnalités politiques dont certaines sont encore vivantes et qui deviennent, grâce à cet opéra, les héros d’une sorte de mythologie moderne.
Photo © Elisa Haberer
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