Hector Berlioz est un compositeur, chef d’orchestre, homme de lettres, artiste passionné, téméraire et engagé. C’est dans un esprit de liberté qu’il mène son éducation musicale, au risque de ne pas passer par les voies traditionnelles. Élève de Lesueur au Conservatoire de Paris où il chahute plus qu’il n’apprend, Hector Berlioz résiste à ses parents qui préféreraient le voir médecin. Le jeune Romantique échoue quatre fois avant d’obtenir le Prix de Rome, mais sa passion pour Ludwig van Beethoven, Christoph Willibald Gluck ou William Shakespeare seront plus fortes pour l’élaboration de son imaginaire de compositeur.
La modernité orchestrale de Hector Berlioz
Si le critique littéraire, par sa plume talentueuse, son indépendance et sa combativité, a tôt fait d'être reconnu, Berlioz-compositeur met plus de temps à recevoir les honneurs. Ses opéras sont des échecs et le public reste perplexe face à la nouveauté de ses œuvres. L’éternelle Symphonie Fantastique – dont le succès ne s’est jamais démenti – avait annoncé dès 1830 une nouvelle façon de penser l’orchestration. La biographie de Hector Berlioz et la musique de Berlioz, davantage que pour d'autres compositeurs, se font appel : sa musique est construite de manière autobiographique et reflète ses amours tumultueux, ses passions dévorantes ou ses désespoirs immenses.
Véritablement moderne, Hector Berlioz écrit des traités pour figer ses découvertes orchestrales. Avec lui, les instruments deviennent des personnages, les timbres et les possibilités de l’orchestre sont détaillés et analysés minutieusement. La Damnation de Faust (1846), L’Enfance du Christ (1854) ou Roméo et Juliette (1839) témoignent de ce tempérament hors norme admiré de Franz Liszt qui ne cessait de le jouer à Weimar. Berlioz, figure emblématique du Romantisme français, est mort épuisé, rongé par les chagrins, l’amertume et la maladie en 1868 à 66 ans.
L'héritage de Berlioz
Nombreuses sont les rues Hector Berlioz, lycées Hector Berlioz en France, à rendre hommage au personnage atypique. Associé résolument à l'image de la nation française, Berlioz s'immisce de manière presque obligée dès lors qu'un concert de « musique française » est programmé. D'ailleurs, on lui doit également une transcription de la Marseillaise, qu'il adapta pour soprano, chœur et orchestre (1930). Si son œuvre principale reste la Symphonie Fantastique (et sa fameuse « scène : le bal »), il faut également citer, en plus de Roméo et Juliette, de la Damnation de Faust, de L'Enfance du Christ, son Te Deum, sa Messe solennelle, sa Marche hongroise. Dans le domaine de la danse, les pas de deux du ballet Le Corsaire sont des passages habituels dans tous les concours internationaux. Plusieurs chorégraphes d'envergure internationale ont également créé des ballet à partir de Roméo et Juliette : Sasha Waltz, Maurice Béjart.
