L'action se situe en -49 alors que Jules César et Pompée se livrent une lutte de pouvoir acharnée. César triomphe à Rome et conquiert l'Egypte, Pompée part donc chercher de l'aide en Egypte auprès de Ptolémée XII, fils de l'allié de son père. Afin de gagner les faveurs de César qui a suivi Pompée en Egypte, Ptolémée accueille l'Empereur avec la tête de Pompée en guise de bienvenue.
Ce geste déclenche une série de rivalités entre les multiples personnages de l'opéra. César est offusqué par la traitrise de Ptolémée. Cornelia, pleure la mort de son mari et Sesto veut venger son père. Cléopâtre, qui partage le trône d'Egypte avec son frère Ptolémée, décide à son tour de s'attirer les faveurs de César. De son côté, Ptolémée est avertit par Achille que son cadeau n'a pas été du goût de César, il décide alors de ne plus compter sur César pour accéder au pouvoir. Achille promet de tuer l'empereur si Ptolémée lui donne la main de Cornélia. Selon son stratagème, Cléopâtre se déguise en suivante pour dénoncer la cruauté de Ptolémée devant l'Empereur, qui tombe sous son charme à l'instant. Interrompus par Cornelia et Sesto venus chercher l'épée de Pompée, ils se rendent tous ensemble au palais de Ptolémée.
L'opéra, créé à Londres en 1724 par la Royal Academy of Music alors qu'Haendel en est le directeur, est ici représenté dans une esthétique novatrice : les décors et les costumes coloniaux transposent l'action dans l'Egypte du 19 ème siècle, occupée par les anglais. La mise en scène de David McVicar a des élans comiques tout en gardant le caractère tragique de l'œuvre originale. L'une des plus belles partitions du compositeur est portée par William Cristie à la direction musicale et par Sarah Connolly dans le rôle du César autoritaire mais juste, et Danielle de Niese en Cléopâtre dont la complexité s'exprime à travers le génie des mélodies des airs qu'elle interprète, tantôt aguicheurs, tantôt déchirants.