Debussy, dont les parents ne sont pas musiciens, reçoit une solide formation musicale au Conservatoire de Paris dans les classes de Marmontel (piano), Lavignac (Solfège), Durand (harmonie), Franck (orgue), Massenet et Guiraud (composition) et obtient le prix de Rome en 1884. Lors de son séjour à la Villa, ses « envois de Rome » scandalisent l’Institut qui lui reproche d’être « tourmenté du désir de faire du bizarre, de l’incompréhensible, de l’inexécutable ». Taxé d’ « impressionnisme vague », les premières œuvres du jeune Debussy séduisent cependant le Paris intellectuel du début du vingtième siècle tels Mallarmé, Régnier, Laforgue, Verlaine et Louÿs.
Claude Debussy entre Richard Wagner et Erik Satie
Dès 1894, Debussy impressionne avec son Prélude à l’après-midi d’un faune qui se démarque de l’univers wagnérien ambiant. Si Debussy reste fasciné par le maître de Bayreuth, son orchestration puise chez les compositeurs russes (Nikolaï Rimski-Korsakov ou Modeste Moussorgski) ou dans les découvertes musicales de l’exposition universelle de 1899, sans négliger les recherches de simplicité de Satie qu’il rencontre au cabaret Le Chat noir. Fuyant les postes officiels ou les honneurs, tout en prenant soin d’être très critiques envers ses collègues compositeurs, Debussy passe l’essentiel de sa vie à composer. L’un des événements marquants sera la création de son opéra Pelléas et Mélisande à l’Opéra Comique en 1902.
L'héritage de Claude Debussy
Ni post-Romantique, ni impressionniste ou symboliste, le style de Debussy est difficile à définir tant sa musique se pose sur les cimes de la liberté. Ses œuvres pour orchestre estompent les contours mélodiques avec le temps pour offrir un chatoiement d’harmonies lumineuses. Ses pièces pour piano impressionnent par leurs modernités tant formelles, harmoniques que rythmiques. Enfin, avec ses pages vocales, le compositeur trace une musique proche des inflexions de la voix, quasi parlée. Admirée par les générations suivantes, défendue par les compositeurs épris de modernité, interprétée par tous les grands interprètes ; l’œuvre de Debussy est une visée vers l’intemporel.