Dans la deuxième moitié du seizième siècle, un traité de paix est sur le point d'être signé entre l'Espagne et la France. L'amitié entre les deux royaumes doit se matérialiser par le mariage entre la princesse Elisabeth de Valois, fille de Henri II, et Don Carlo, fils de Philippe II et héritier du trône d'Espagne. Lorsque Don Carlo (Jonas Kaufmann) et sa promise (Anja Harteros) se rencontrent pour la première fois, ils tombent immédiatement amoureux l'un de l'autre, si bien que les angoisses de l'un et de l'autre à l'approche d'un mariage forcé volent en éclat. Mais leur bonheur est de courte durée, car le traité de paix est bien vite modifié : c'est le roi Philippe II qui épousera finalement la fille de Henri II. Comme souvent chez Verdi, Don Carlo est fortement caractérisé par la situation politique et religieuse dans laquelle se situe l'action. Comme dans une tragédie racinienne, le sort des amants est vite scellé par des considérations politiques qui les dépassent.
Créé en 1867 à l'Opéra de Paris, Don Carlo de Verdi a beaucoup souffert, après sa première, des critiques qui voyaient en l'œuvre un signe de « wagnérisation » du style verdien. En l'année du double bicentenaire Verdi-Wagner, le Festival de Salzbourg 2013 (qui présentait également une nouvelle production des Maîtres-Chanteurs de Nuremberg) a mis à l'honneur cette œuvre riche, si représentative du style de son compositeur. Avec sa distribution de rêve, qui associe l'un des ténors les plus appréciés au monde, Jonas Kaufmann, aux meilleurs chanteurs verdiens de notre époque, ce Don Carlo est maintenant une référence.
Photo : © Monika Rittershaus
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