La malédiction de la Neuvième symphonie est l’une des superstitions les plus truculentes du le monde de la musique classique, l’équivalent du célèbre « club des 27 » chez les rockstars. Et tout comme pour cette légende, la vérité est plus compliquée que ce ne suggèrent les rumeurs. Alors que certains compositeurs comme Mozart et Haydn ont écrit plusieurs dizaines de symphonies, la « malédiction de la Neuvième » aurait commencé avec la mort de Beethoven, sans doute l’un des symphonistes les plus célèbres, qui n’acheva jamais sa Dixième. D’autres grands noms du répertoire (Dvořák, Vaughan Williams, Bruckner ou encore Schubert) sont souvent cités comme étant des victimes de la malédiction, mais c’est sans doute grâce à Gustav Mahler que la légende prend de l’essor : le maître autrichien aurait été si superstitieux que lorsqu’il publie Das Lied von der Erde (« Le Chant de la Terre »), il en fait une « Symphonie pour ténor, alto (ou baryton) et grand orchestre » au lieu de lui attribuer le numéro 9. Ironie du sort, Mahler décède peu de temps après avoir achevé sa Neuvième, qui aurait dû être sa Dixième s’il n’avait pas eu si peur de la malédiction !
« Il semble que la Neuvième soit une limite. Qui veut la franchir doit trépasser. Comme si la Dixième contenait quelque chose que nous ne devrions pas encore connaître, pour quoi nous ne serions pas prêts. Ceux qui ont écrit une Neuvième s'étaient trop approchés de l'au-delà. » — Arnold Schönberg
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